Créer la demande... Puis l’offre !

 

Souvent je reçois des clients, un petit peu désabusés par le manque d’attention de leur chien... Le chien en question est sympa, il est câlin, il est joueur... Bref, il n’a pas de soucis particuliers !

 

 

Oui mais (car il y a souvent un “oui mais”)... Dès l’instant ou le maître lui demande quelque chose, le chien est bien souvent, dans un état total “d’indifférence”. En résumé, bien souvent, il s’en fout !

 

 

N’est ce pas hautement logique ? Bien sur que oui ! Car ce chien a absolument tout ce qu’il souhaite au moment ou il le souhaite... Et même à des moments ou il n’a rien demandé !!!

 

 

Il a des câlins à foison, des jeux à n’en plus finir, des balades, de la nourriture, de l’attention... Bref, c’est le roi du monde ! Alors pourquoi travailler ?

 

- On lui propose de travailler pour du jeu ? Mais il joue quand il veut !
- On lui propose de travailler pour des câlins ? Mais il en a autant qu’il le souhaite !
- On lui propose de travailler pour de la nourriture ? Comme c’est un glouton, parfois ça fonctionnera, c’est vrai... Surtout s’il n’a pas encore eu sa gamelle... Mais s’il y a plus intéressant, par exemple un beau tas de crottes de lapin sous son nez, croyez moi, il n’en aura que faire de votre friandise... Ou alors seulement quand il l’aura décidé (c’est à dire après avoir dévoré les crottes de lapin malgré vos rappels désespérés !)...

 

Mettez-vous deux secondes dans ses papattes : imaginez-vous travailler dans une chocolaterie... Tous les jours, vous pouvez manger autant de chocolats que vous le souhaitez... Soudain, votre patron vous demande de faire un travail particulier en vous faisant miroiter qu’en échange vous aurez une boite de chocolat... Mouaip... Pas très motivant comme récompense, sachant que vous pouvez en avoir autant que vous le souhaitez, sans rien avoir à faire pour cela !!! Pourquoi cela serait différent pour votre chien ?

 

 

Mais alors que faire ? Et bien à chaque fois, je “brise un peu le coeur des maîtres”... Car je les “force” à réduire les zones de plaisir du chien : moins de câlins, moins de jeux (voire carrément plus de jeux du tout pendant un temps donné), moins de friandises...

 

 

Je “brise le coeur” temporairement, rassurez-vous ! Car le maître en découvre les effets positifs très rapidement... En effet, lorsque l’on travaille ensemble, le chien n’est plus du tout dans l’indifférence... Il est en “manque” ! Nous avons donc crée la “demande”... Et nous lui “offrons” la possibilité de récupérer ses privilèges amoindris grâce aux apprentissages qu’on lui propose...

 

 

Le chien est un opportuniste... Il y découvre très vite son intérêt... Et les demandes du maîtres commencent à devenir, non pas source d’indifférence, mais source d’envie et d’intérêt !

 

 

Nous venons de créer la base de la “motivation”...

Mais pas que : nous venons aussi de poser la base d’une notion de “condition”...

Mais pas que : nous venons d’expliquer au chien que le maître était très intéressant dans ses demandes... On fortifie la relation du “couple maître / chien” !

 

 

Alors ? N’est ce pas intéressant de créer la “demande” puis ‘“l’offre” ?

 

 

Ne soyez pas radicaux non plus... Dans l’éducation canine, tout est dosage et subtilité... Et les extrêmes ne sont jamais bons... N’hésitez pas à vous faire épauler par un bon éducateur canin, qui vous guidera sur le chemin de la “justesse” !

 

 

Mais posez-vous les bonnes questions... “Est-ce que je ne donne pas trop de choses gratuitement à mon chien ? N’est ce pas là, un des freins à ce que je cherche à créer ?”.

 

 

À méditer !

 

 

 

Roseline Pupier - Educateur Canin

www.facebook.com/EducationChiens

 

PS : Ces différentes notions (et bien d’autres) sont expliquées dans mon livre : “Le chien, comment faire quand on n’y connait rien, mais qu’on veut y arriver quand même ?”