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La constipation intellectuelle moderne - Article 1
Vous le savez à présent, il y a trois grandes “castes” distinctes chez les éducateurs canins :
La première, ce sont les éducateurs canins normaux, qui utilisent ce qu’il est nécessaire d’utiliser en terme de méthodes, de techniques, d’outils, ... Et qui savent expliquer simplement à leurs clients comment un chien fonctionne et ce qu’il faut mettre en place pour améliorer la relation d’écoute et de complicité.
La seconde, ce sont des éducateurs canins qui sont très forts derrières des écrans d’ordinateurs, qui ont des discours très élaborés, avec un langage très compliqué, et des exemples scientifiques à la pelle. On les voit, parfois, travailler de gentils petits chiens avec une méthode unique universelle. Des mots très optimistes les auréolent de lumière... Respectueux, bienveillants, amicaux, positifs... Ils sont merveilleux (ironie)... Néanmoins, même s’ils sont très aptes à critiquer ultra violemment la première catégorie d’éducateurs canins, on ne les voit jamais traiter des cas “lourds”, prendre des risques parfois, travailler, et surtout sauver des chiens qui sont destinés à un sort funeste...
La troisième, ce sont des idiots (je ne peux même pas dire “éducateurs canins”), qui n’ont aucunes connaissances, qui sont dans les extrêmes absolus (dans l’ultra positif comme dans l’utra négatif)... Et je le répète assez souvent pour que vous connaissiez mon état d’esprit sur le sujet : les extrêmes, particulièrement dans le monde canin, sont nocifs.
Je m’attarde deux minutes sur la seconde catégorie. Car ce sont bien les plus grands pollueurs des réseaux sociaux !!! Je me fais d’ailleurs, régulièrement critiquer par cette caste, qui estime que je “manque totalement de connaissances”, que mon cas est proche du “désespéré”, que peut-être faudrait-il que j’apprenne à lire ? Bref, ils m’amusent beaucoup !
Je m’adresse aux maîtres de chiens : ne vous laissez pas embobiner par les “discours savants” et les mots qui “sonnent pro” que vous servent ces gens là... Ne tombez pas dans ce piège...
Rien que pour vous, je vais écrire une série d’articles sur les termes qu’on lit le plus souvent sur internet... Ces termes qu’on nous “balance” au nez pour nous faire passer pour des imbéciles... Ces termes que l’on accumulent dans la tête du maître de chien, pour lui faire croire qu’il n’y comprend rien (alors que beaucoup de maîtres ont de base une vision très saine et correcte).
Le premier article de la série, sera dédié à l’homéostasie (vu que certains se posaient la question en regardant mon live de janvier) :
Homeostasie >> L'homéostasie correspond à la capacité d'un système à maintenir l'équilibre de son milieu intérieur, quelles que soient les contraintes externes. L’environnement étant en perpétuel changement, l’individu concerné doit être en constante adaptation pour maintenir ce fragile équilibre. L’homéostasie est la tendance naturelle qu’ont tous les êtres vivants (même les plantes) à maintenir constantes leurs conditions de vie. C’est également l’ensemble des mécanismes physiologiques qui permettent de maintenir le milieu interne dans un état d’équilibre (régulation du rythme cardiaque par exemple). Tout risque de dépassement de ce seuil d’équilibre, déclenche des actions, qui vont mettre en jeu les mécanismes propres à rétablir l’équilibre rompu dans le milieu interne : assimilation, accommodation, adaptation, autorégulation...
L’homéostasie sensorielle >> L’homéostasie sensorielle est donc la capacité de l'organisme à maintenir une stabilité relative du milieu interne et du centre émotionnel, malgré les changements constants de l'environnement, au travers de “filtres sensoriels”. Chaque chien possède son propre seuil d’homéostasie sensorielle, qui a été construit, notamment, par les expériences vécues dans la période de “socialisation”.
C’est un peu compliqué hein ? Allez, rien que pour vous, je le résume : les chiens veulent se sentir bien. Pour ce faire, ils vont réagir face aux expériences de la vie de manière à garder un équilibre de bien-être intérieur. Si le chien est doté d’un bon seuil d’homéostasie sensorielle il sera moins “sensible” et s’auto-régulera dans ses émotions plus facilement. Par exemple, si une porte claque très fort, un chien doté d’un bon seuil d’homéostasie sensorielle sursautera peut-être, mais ne sera que peu impacté émotionnellement, il reviendra à une notion de calme très rapidement. Un chien doté d’un seuil d’homéostasie sensorielle bas aura une réaction bien plus spectaculaire (peur, tremblements, tachycardie, convulsions, hypersalivation, ...) et mettra bien plus de temps à retrouver un équilibre émotionnel (stress, anxiété, peur, phobie).
Vous voulez encore plus simple ? OK : Si vous montrez pleins de situations à votre chien quand il a entre 2 et 3 mois... Il sera bien plus tranquille dans la vie. Sinon, il sera plus sensible ! Voilà... C’était bien la peine de faire pleins de phrases compliquées hein ?
Alors bien sur, c’est plus complexe que cela... Je pourrais par exemple vous parler du syndrome de privation sensorielle, de développement comportemental, je pourrais vous citer les articles scientifiques de Claude Bernard en 1865 ou de Walter Bradford Cannon en 1926, je pourrais vous parler de l’homéostasie biologique (nos cellules, notre coeur, nos poumons, notre pression artérielle qui s’auto-régulent...), de l’homéostasie écologique, de l’homéostasie psychologique, de l’homéostasie psychophysiologique, de l’homéostasie sociologique, et même de l’homéostasie génétique... Le sujet est passionnant, je vous assure !
Néanmoins, revenons à nos moutons... En quoi cela aide-t-il un maître de chien ? Pourquoi balancer des termes aussi compliqués que ceux là ? Des explications aussi alambiquées que celles-là ? Le maître, lui, veut juste comprendre comment faire... Et on lui remplit la tête de tout cela ? Pour quoi faire ? Pour se faire passer pour un super professionnel qui “en jette” ? Pour jeter de la poudre de perlimpinpin magique dans la tête des gens, les poussant au passage à sortir leur portefeuille ? Hélas, au delà des mots, si chers à cette 2ème catégorie d’éducateurs, on ne voit guère d’actions et encore moins de résultats...
Pour moi un pro, ce n’est pas ça. C’est quelqu’un qui saura expliquer simplement, apporter des solutions rapidement, qui montrera par l’exemple, et qui guidera efficacement le maître et le chien.
À méditer, encore une fois !
La suite dans un prochain article... Quel thème vous ferait plaisir ?
Roseline Pupier - Educateur canin